Le film a été réalisé par ISHIKAWA Kei, réalisateur japonais, connu pour ses films tels que Gukôroku Traces of Sin et Mitsubachi to enrai. Il est adapté du roman éponyme de Keiichirō Hirano.
Dans la région boisée de Miyazaki, TAKEMOTO Rie (ANDŌ Sakura), jeune mère divorcée, fait la connaissance du très timide TANIGUCHI Daisuke (KUBOTA Masataka). La jeune femme a perdu son plus jeune enfant d’un cancer et son mari les a abandonné. Ils tombent rapidement amoureux. Quatre ans plus tard, Daisuke a appris le métier de bûcheron et a adopté le fils ainé de Rie, Yūto. Ils ont eu ensemble une petite fille prénommée Hana. Daisuke mentionne rarement son passé, en particulier sa famille, propriétaire d’une chaine thermale.
Un jour, Daisuke emmène son fils avec lui en forêt mais il meurt subitement écrasé par un arbre. Un an plus tard, lors de la commémoration de sa mort, son frère aîné, TANIGUCHI Kiyoshi (MASHIMA Hidekazu), se présente chez eux, mais à la plus grande surprise de Rie, il ne reconnaît pas l’homme en photo sur l’autel.
Rie fait alors appel à l’avocat qui l’avait aidé lors de son divorce, KIDO Akira (TSUMABUKI Satoshi) afin de découvrir la réelle identité de son époux. L’avocat, d’origine coréenne (3ème génération) part à la recherche de cet homme mystérieux qui a volé l’identité d’un autre homme. Peu à peu, la vérité, troublante, apparaît, plongeant Rie mais également Akira dans une confusion totale des sentiments. Qui était cet homme ? Pourquoi a-t-il choisi de prendre l’identité d’un autre ? Où se trouve le véritable Daisuke ?
Mon avis :
Pendant un peu plus de deux heures, j’étais au Japon avec Akira, Rie, Daisuke et Yūto et je n’avais plus envie de les quitter. Le film ouvre avec un scène hypnotique, un jeu de miroir. Dans un bar, un cadre vide encadre une toile, qui révèle le portrait d’un homme, peint de dos, qui regarde un miroir, reprenant cet homme vu de dos. Un homme vient s’asseoir au bar, mais on n’aperçoit que son épaule.
Quatre ans plus tôt, deux adultes timides tombent amoureux, Rie et Daisuke. Un bonheur fragile, brisé soudainement par la chute d’un arbre. Et enfin cette question, qui était l’homme que Rie a aimé ? Qu’elle a épousé ? Dont elle a eu un enfant ? Un voleur, selon l’ainé TANIGUCHI, qui voit ce vol d’identité comme une tentative d’extorsion de leur fortune. Mais Akira n’y croit pas, et en poursuivant son enquête, qui va le mener dans plusieurs endroits du pays, il va peu à peu révéler la vérité.
Le Japon est un pays qui place la famille au-dessus de tout. Mais lorsque vous êtes mal né, vous portez alors toute votre vie le poids du passé. Des pêchés commis par vos aïeuls. Alors, pour ne plus porter ce poids illégitime, ces personnes choisissent de renaître, sous une nouvelle identité, loin du regard inquisiteur de la société nippone. Ils ont le droit à la vie, à leur propre vie.
L’identité est le thème récurrent de ce film qui aborde ainsi ce sujet de manière tellement intelligente et subtile. Avec de vraies touches de poésie, comme en voyant Daisku emmener son fils ainé avec lui en forêt. J’ai pensé immédiatement à ce lien, pas celui du sang, mais celui de l’amour, celui du choix d’aimer. Et puis, j’ai pensé, aux toutes premières minutes du film que le jeune garçon qui interprète Yūto, SAKAMOTO Aito sera plus tard un immense acteur. Et le reste du film a suffi à me le prouver.
Tous les acteurs sont incroyables, en particulier le trio TSUMABUKI Satoshi, ANDŌ Sakura et KUBOTA Masataka. Chacune de leur scène vaut de l’or. Leur jeu est magnifique. On s’attache à ces personnes simples, qui portent sur elle un fardeau immense. Rie, celui de son fils mort, Daisuke, son passé et Akira qui cache honteusement ses origines coréennes, dans un pays encore gangréné par la xénophobie.
Une image qui dresse un portrait assez sévère du Japon, qui bénéficie ces temps-ci d'une image très positive (j'ai aussi très envie de visiter ce pays). Sa grande force est de faire passer ce message à travers une histoire d'amour et le résultat est magnifique.
Un bijou.
Ma note : ♥♥♥♥♥
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