My addictions of the week

Je suis comme tombée du wagon. Il y a eu la mort de George Floyd. Des heures passées à suivre les infos. La fin du confinement, enfin le retour au bureau. Du coup, la télévision est passée presque au second plan. Mais j'ai quand même vu plusieurs documentaires comme The 13th, et le dernier spectacle d'Hannah Gadsby.  

Le télétravail, c'était passer sa journée chez soi devant un écran, du coup le soir j'avais envie d'autres choses. Mais j'aime toujours autant les documentaires du coup, j'ai quelques titres à citer : 

Documentaires 

J'ai quand même vu le documentaire sur les femmes assassinées par leurs conjoints (replay sur France 2 TV) mardi soir, ça fait froid dans le dos. Chiffres à l'appui, et surtout voir que beaucoup savaient mais peu ont parlé. Un témoignage m'a marqué, celui de cette femme qui avait repris contact (malgré les interdictions légales) avec son ex - il l'appelait pour entendre sa respiration .. Jusqu'au bout, elle n'a jamais réalisé l'emprise qu'il avait sur elle et malgré une première tentative de meurtre, elle a cru qu'il changerait. Un document fort et qui montre aussi la terrible vérité : la violence faite aux femmes reste tabou et toujours mal comprise par les forces de l'ordre.

J'ai regardé The 13th sur Youtube le documentaire de Netflix, qui suite à la mort de George Floyd a décidé de mettre plusieurs de ses documentaires en ligne gratuitement sur YT. Qu'est-ce que signifie ce chiffre ? Il s'agit du 13ème amendement à la constitution américaine voté en 1865 qui met fin à l'esclavage. Mais cet amendement, malgré son objectif louable, a laissé une fenêtre ouverte à la ségrégation et l'incarcération en masse.

Pourquoi ? Parce qu'il aboli l'esclavage et la servitude involontaire, sauf en cas de punition pour un crime.

Cette exception a bien servi tous les Etats du Sud qui ont compris que dès lors qu'une personne noire était arrêtée, elle pouvait travailler donc gratuitement. Vous les avez en tête ces images de ces hommes noirs travaillant dans les champs de coton, surveillés par des gardes blancs armés ? Voici ainsi de la main d'oeuvre gratuite et à nouveau servile. De plus, tous ces Etats se sont empressés ensuite des lois ségrégationnistes (Jim Crow) pour maintenir les citoyens noirs comme des citoyens de seconde zone.

Ainsi, on cite souvent les USA pour avoir accorder le droit de votes aux femmes dès 1920, on a juste oublié qu'il ne concernait que les femmes blanches.... Les citoyens noirs devront attendre 1964. 

Le documentaire explique aussi l'augmentation de la population carcérale avec sa politique d'incarcération de masse (depuis 1980). Si les USA représentent 5% de la population mondiale, ils représentent 25% de la population incarcérée au monde et un homme noir sur 4 ira en prison. Pour rien. La loi américaine permet de mettre en prison toute personne pour un délit mineur ou pour simple suspicion. Mais une fois dans le système, difficile d'en sortir. L'autre effet raciste de cette incarcération est la surpression du droit de vote pour les personnes condamnées. Si en France, les détenus perdent le droit de vote, ce n'est que le temps de leur incarcération. Aux USA, selon les Etats (exemple le plus connu la Floride), c'est à vie. Faites le calcul : 1 homme noir sur 4 perd son droit de vote ...

Voilà comment les Blancs ont créé un racisme au sein de leur système économique, social et culturel en transformant l'esclave en criminel. Un documentaire passionnant, disponible sur Netflix ou sur leur chaîne Youtube.

Et si vous aviez loupé When they see us (je n'ai jamais publié un article où j'en parlais, je rage), je vous conseille fortement de le regarder. Ce documentaire raconte l'histoire vraie de 5 jeunes adolescents noirs (un seul était majeur) condamnés à tort pour le viol d'une jeune femme blanche dans Central Park. Il faudra plus de 13 ans pour prouver leur innocence. Tous feront de la prison. Trump s'était mêlé de cette enquête en demandant la peine de mort et lors de la sortie de ce documentaire en 2019 a réaffirmé qu'ils étaient coupables. Une honte. Le documentaire est uniquement disponible sur Netflix.

L'histoire est éprouvante mais voir leur histoire reconstituée et entendre les cinq hommes désormais adultes s'exprimer est vraiment très intéressant.

Je vous conseille aussi la lecture de nombreux ouvrages, traduits et disponibles en bibliothèque. Et pour ceux qui préfèrent les films, je vous invite à regarder The Hate You Give disponible sur toutes les plateformes en vod. 

Enfin, sinon j'ai regardé Douglas, le dernier one-woman show d'Hannah Gadsby dont j'ai adoré le précédent, Nanette. 
Et rebelote, je réalise que mon billet n'est jamais paru.

Si vous ignorez de qui je parle, Hannah est australienne. Elle a été diagnostiquée autiste il y a trois ans à l'âge de 38 ans. Comédienne de stand up, elle a atrocement souffert à l'adolescence (harcèlement moral et sexuel, viol). Pendant longtemps, elle se moquait de son physique dans ses spectacles, puis un jour elle a décidé de tout arrêter. De redevenir un être humain digne. Elle a alors écrit un spectacle d'adieu, Nanette,  où elle balançait tout, son viol, son orientation sexuel, ses souffrances. La surprise fut le succès énorme de ce spectacle et quand Netflix l'a diffusé, elle est soudainement devenue célèbre mondialement. Attention, son spectacle est dur et éprouvant. 

Je ne sais pas quoi dire, juste que j'ai adoré. Que j'aime profondément cette personne, une femme qui parle de son autisme, de son orientation sexuelle et de nous tout simplement. Qui ayant étudié les Beaux-Arts réussit à nous faire rire en nous parlant de Donatello des Tortues Ninja ou des drôles de hobbies des femmes à l'époque de la Renaissance. Un spectacle toujours aussi fort, aussi intelligent, aussi mordant. 

Son passage sur sa maladie (l'autisme) et sur les anti-vaccins vaut son pesant d'or. Comme lorsqu'elle explique la libération d'apprendre qu'elle était autiste, elle raconte en exemple un fait marquant de sa scolarité dans le primaire, et c'est juste énorme. J'ai déjà envie de le regarder une nouvelle fois. Un vrai bijou. Toujours sur Netflix.

*  *

Sinon, j'ai retrouvé avec plaisir les enquêtes de Major Crimes (avant-dernière saison). France 2 avait arrêté sauvagement la diffusion de cette série l'été dernier. Elle méritait mieux. Cette année, ils font donc durer le plaisir en diffusant un seul épisode inédit par semaine... J'espère qu'ils feront mieux pour la dernière saison !

Et puis le dimanche soir, j'ai retrouvé avec grand plaisir le flic le plus énervant de la terre, DCI Banks. Ses enquêtes sont toujours aussi bien filmées et scriptées. Et ses coéquipiers tellement bien travaillés, les acteurs sont formidables.

                                                  Voilà, bonne semaine à tous !