Il me tardait d'aller voir le dernier film de Jérôme Salle, l'Odyssée. J'ai suivi le tournage via les réseaux sociaux, glanant ci et là quelques images du tournage. Le grand blanc, l’Antarctique m'a toujours fasciné et j'avais envie de découvrir qui était Jean-Jacques Cousteau dont je ne connaissais que quelques bribes de sa vie. Et cerise sur le gâteau, mon actrice française préférée, Audrey Tautou, était de la partie.
Le film commence avec la chute d'un avion en mer. Ma sœur qui m'accompagnait m'a avoué en sortant qu'elle avait aimé ce choix narratif - et je la rejoins. Puis, nous voici en Méditerranée avec la famille Cousteau en 1946. Le père, Jean-Jacques, ancien pilote et toujours Commandant dans l'Armée de l'Air (j'ignorais cela), ne peut plus piloter - il a découvert depuis peu la plongée sous-marine et s'est amusé à fabriquer la première caméra qui peut aller sous l'eau. Avec ses deux meilleurs amis, tous deux militaires, ils commencent à réaliser des petits films de leur sortie en mer et le succès est là. A cette époque-là, l'homme est un homme marié heureux, son épouse Simone (Audrey Tautou) est vive et passionnée par la mer - fille et petite-fille d'Amiral, l'eau est son élément. Ils ont deux enfants : l'aîné Jean-Michel est posé et timide, à l'inverse de son petit-frère, Philippe un vrai casse-cou.
Lorsqu'ils remportent la Palme du meilleur documentaire à Cannes, la famille sait que cela signifie un tournant : Cousteau veut partir voyager à travers le monde et plonger dans tous les océans. L'homme est charismatique et trouve le moyen de financer ses voyages : un mécène lui paie un vieux bateau, rebaptisé La Calypso et lui loue pour un franc symbolique par an (mais ne paie ni l'entretien, ni l'essence). Le bateau arrivé en Europe est vieux et tout abimé. Simone va alors revendre un à un tous les bijoux hérités de sa mère pour redonner une seconde vie au navire. De son côté, Cousteau arrive à faire financer son voyage, et particulièrement le coût du gasoil (une tonne et demi par jour) en échange d'études des fonds marins et de la découverte d'exploitations offshore de pétrole.
On découvre alors l'autre facette de Cousteau - celle que j'ignorais - Cousteau n'a aucun esprit écologique, il relit 20 000 Lieues sous Les Mers et se voit comme un explorateur - il veut aller dans des endroits où personne n'est allé et veut être reconnu comme "l'homme qui les a découvert". Il se met en scène. L'homme contrôle tout - chaque image - rien n'est naturel, tout est factice. Ses fils, envoyés contre leur gré en pension, reviennent sur le bateau à leurs dix-huit ans.
Les années ont passé, nous sommes au milieu des années 60 et les nombreuses infidélités de Cousteau ont creusé une frontière invisible entre lui et Simone. Cousteau continue ses voyages de promotion, à donner ses conférences à travers le monde et collectionne les jolies filles. Il a toujours vu en Philippe (Pierre Niney) son double, mais le jeune homme, caméraman, a changé. Il a mûri. A travers son métier de caméraman, il a découvert que les fonds marins souffrent des activités de l'homme. Les premiers mouvements écologistes font parler d'eux (Greenpeace) et Cousteau semble dépassé.
Les années ont passé, nous sommes au milieu des années 60 et les nombreuses infidélités de Cousteau ont creusé une frontière invisible entre lui et Simone. Cousteau continue ses voyages de promotion, à donner ses conférences à travers le monde et collectionne les jolies filles. Il a toujours vu en Philippe (Pierre Niney) son double, mais le jeune homme, caméraman, a changé. Il a mûri. A travers son métier de caméraman, il a découvert que les fonds marins souffrent des activités de l'homme. Les premiers mouvements écologistes font parler d'eux (Greenpeace) et Cousteau semble dépassé.
Le film prend alors une autre dimension. Une autre histoire peut commencer....
Je n'en dirais pas plus. Je ne connaissais de Cousteau que les images de lui à bord de son bateau, son éternel bonnet rouge sur la tête et les images de l’Antarctique - j'ignorais tout de l'autre Cousteau assoiffé de gloire et de reconnaissance. Cousteau c'est l'histoire d'une rédemption et j'ai été très touchée par ce voyage intérieur.
Lambert Wilson joue avec perfection toute une palette d'émotions qui caractérise le personnage : pudeur, froideur, égocentrisme et fragilité. Concernant le rôle de Simone - j'ignorais tout de cette femme et au final, Jérôme Salle lui rend enfin ses lettres de noblesse : sans elle, point de Calypso - elle l'aura suivi jusqu'au bout de ses rêves. Au final, c'est elle le vrai "Commandant" Et évidemment Audrey Tautou m'épate, elle vieillit très bien et j'adore sa gouaille - qui montre une nouvelle fois toute l'étendue de son talent.
De son côté, Pierre Niney prouve une nouvelle fois qu'il est devenu incontournable dans le cinéma français. Son personnage, dont j'ignorais tout, est complexe : celle d'un jeune homme devant lutter contre l'image écrasante du père tout en trouvant en soi la force pour pardonner. Un rôle magnifique.
Et la famille Cousteau, les images finales sont très touchantes. Une famille à part qui méritait bien qu'on s'y attarde.
Et la famille Cousteau, les images finales sont très touchantes. Une famille à part qui méritait bien qu'on s'y attarde.
Enfin, les images sont sublimes - mais ça on s'en doute ! Que ce soit les fonds marins ou pour l'Antarctique, on est bluffé ! On en prend plein la figure. Moi qui suis fascinée par les mammifères marins, les rencontres avec la baleine ou les phoques sont magnifiques. La nature - sa beauté, sa fragilité, le meilleur atout du film et la photographie est au rendez-vous. Magique.
Mon avis : ♥♥♥♥♥
J’ai vu ce film cette semaine, et je suis restée bouche bée à la fin? Comme beaucoup ( dans la salle) avons été surpris par ce personnage que finalement on ne connaissait pas. Je plussoie pour Pierre Niney, Lambert Wilson joue son rôle à la perfection et un grand Bravo à Audrey Tautou qui est juste magnifique dans ce rôle.
RépondreSupprimeroui, on ne connaissait que les images de lui en Antarctique défenseur de la nature, quelle surprise ! et oui les acteurs sont tous formidables, Audrey crève l'écran malgré le fait qu'elle soit plutôt discrète dans le filme.
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