Lorsque je suis allée voir The Imitation Game au cinéma, j'ignorais que le titre du film venait d'une thèse mathématicienne qu'Alan Turing avait rédigée. Je connaissais le nom de ce scientifique et celui de la fameuse machine Enigma, mais j'ignorais tout du travail gigantesque qu'avait mené cet homme, dans le plus grand secret et quelle terrible chute l'attendait à la fin de la guerre.
J'ai été ravie de retrouver au casting de ce film historique Keira Knightley, Matthew Goode, Allen Leech (Downton Abbey) et évidemment Benedict Cumberbatch, acteur devenu incontournable de nos jours.
Le film est construit sensiblement de la même manière que la majorité des films aujourd'hui : une scène d'ouverture, ici une salle d'interrogatoire où Alan Turing (Cumberbatch) raconte au policier les années 39-45 pendant lesquelles il a mystérieusement "disparu".
L'Allemagne a déclaré la guerre à l'Angleterre. L'armée, aidée du MI6 décide de recruter secrètement les meilleurs scientifiques pour une mission très particulière : réussir à décoder la fameuse machine Enigma, monstre créé par les allemands, qui leur permet de communiquer les positions de leurs navires ou bombardiers et celles de leurs ennemis à travers le monde sans être inquiétés. Personne à ce jour n'a réussi à percer son secret.
Alan Turing, professeur d'université et mathématicien reconnu est contacté par l'Armée et accepte cette mission comme un challenge personnel. Turing est surpris de devoir intégrer une équipe déjà formée et dirigée par Hugh (Matthew Goode) un champion d'échecs, très fort en calcul mental. Il s'isole rapidement. Très vite, les travaux de ces scientifiques se heurtent à Enigma. Car chaque jour à minuit, toutes leurs recherches sont avortées et ils doivent repartir de zéro, la machine recréant de nouveaux codes. L'armée allemande continue ses attaques sous-marines contre les destroyers anglais et l'armée britannique ne peut rien faire.
Les probabilités sont telles que Turing se lance seul dans la création du premier ordinateur, une machine capable de déjouer Enigma en diminuant les probabilités (ne me demandez pas d'expliquer, j'ai compris en y assistant mais maintenant....). Très vite, Turing s'est détaché des autres. Il est clair qu'aujourd'hui on soupçonnerait chez ce génie associal une forme d'autisme Asperger. Il n'arrive pas à "décoder" ses congénères, la scène où l'un des scientifiques l'invite à déjeuner est très parlante. Il prend tout au premier degré.
Le général, peu satisfait des échecs à répétition de l'équipe pense tout arrêter au bout de deux ans. La machine créée par Turing n'est pas terminée quand le général menace de la détruire. Turing va alors contacter Churchill, via le MI6. Nommé chef de l'équipe, il vire deux des linguistes et décide de recruter à sa manière.
Cette partie-là du film m'a vraiment plu, je vous laisse allez voir sa méthode de recrutement. Il choisit au final Joan Clark (Keira Knightley), une jeune femme timide, mais mathématicienne très douée et un autre jeune homme. Cette jeune femme va se rapprocher de Turing et lui permettre non seulement d'intégrer l'équipe et surtout de les amener à travailler avec lui sur cette drôle de machine. Les années passent, l'armée allemande continue ses bombardements et des millions de civils et de militaires perdent la vie. Le temps presse....
Parallèlement, le spectateur suit une partie de l'enfance de Turing, dans un pensionnat anglais. Le jeune homme est le souffre-douleur de ses camarades mais se trouve un ami en la personne de Christopher. Ce dernier le prend sous son aile et lui explique que sa "différence" peut être un plus et non un mal. Alan Turing développe alors pour son ami des sentiments très forts ....
Car, si vous l'ignoriez, Alan Turing était homosexuel - un crime à l'époque. Son orientation sexuelle sera à l'origine de sa terrible déchéance et de son décès. La boucle est bouclée, le spectateur retrouve Alan dans cette petite salle d'interrogatoire, face à ce policier qui vient de l'arrêter.
Alan Turing a été finalement gracié par la Reine d'Angleterre en 2013 - un hommage posthume arrivé bien tard pour rendre à cet homme les honneurs qu'il aurait du recevoir. Sa fin tragique est émouvante, il est mort à l'âge de 41 ans, dans le plus grand secret, en croquant une pomme remplie de cyanure.
Le film est réalisé sobrement, mais de manière intelligente et le suspense est là. Sachez que l'histoire ne se termine pas lorsque les scientifiques réussissent - le film est didactique et explique les choix cruciaux qui ont du être pris à cette époque.
De même, le film ne cache pas que la politique d'enfermement ou de castration chimique à l'encontre des homosexuels avait concerné plus de 68 000 personnes en Angleterre à cette époque.
Un dernier mot sur les acteurs : ce fut un plaisir de les voir jouer. J'adore les films historiques et plus particulièrement basés sur cette époque. Il est clair que Benedict Cumbertbatch mérite sa nomination aux Oscars.
Contrairement à Eddie Redmayne qui a interprété un Stephen Hawking tout en gestes, tics et mouvements (mais de manière époustouflante), Cumberbatch est tout le temps dans la retenue. Son personnage, à la limite de l'autisme, intériorise ses peurs, ses sentiments. Son jeu est très subtil.
Keira Knightley est toujours aussi éblouissante tout en restant totalement simple, et quel plaisir de retrouver Matthew Goode à l'écran. J'adore cet acteur.
Je n'ai pas pu m'empêcher de repenser à ces hommes et femmes qui ont menti à leurs proches pendant la guerre (pas uniquement cette équipe, mais une centaine de civils qui décodaient ou enregistraient les échanges en morse) en disant qu'ils travaillaient dans une usine de fabrication de radios. Un véritable hommage à tous ces anonymes qui n'ont jamais été remerciés pour leurs services rendus à la nation.
En effet, il aura fallu attendre 50 ans pour que les archives déclassifient ces dossiers secrets.
Un film à la facture classique mais qu'il convient de voir.
Mon avis : ♥♥♥
Le film est réalisé sobrement, mais de manière intelligente et le suspense est là. Sachez que l'histoire ne se termine pas lorsque les scientifiques réussissent - le film est didactique et explique les choix cruciaux qui ont du être pris à cette époque.
De même, le film ne cache pas que la politique d'enfermement ou de castration chimique à l'encontre des homosexuels avait concerné plus de 68 000 personnes en Angleterre à cette époque.
Un dernier mot sur les acteurs : ce fut un plaisir de les voir jouer. J'adore les films historiques et plus particulièrement basés sur cette époque. Il est clair que Benedict Cumbertbatch mérite sa nomination aux Oscars.
Contrairement à Eddie Redmayne qui a interprété un Stephen Hawking tout en gestes, tics et mouvements (mais de manière époustouflante), Cumberbatch est tout le temps dans la retenue. Son personnage, à la limite de l'autisme, intériorise ses peurs, ses sentiments. Son jeu est très subtil.
Keira Knightley est toujours aussi éblouissante tout en restant totalement simple, et quel plaisir de retrouver Matthew Goode à l'écran. J'adore cet acteur.
Je n'ai pas pu m'empêcher de repenser à ces hommes et femmes qui ont menti à leurs proches pendant la guerre (pas uniquement cette équipe, mais une centaine de civils qui décodaient ou enregistraient les échanges en morse) en disant qu'ils travaillaient dans une usine de fabrication de radios. Un véritable hommage à tous ces anonymes qui n'ont jamais été remerciés pour leurs services rendus à la nation.
En effet, il aura fallu attendre 50 ans pour que les archives déclassifient ces dossiers secrets.
Un film à la facture classique mais qu'il convient de voir.
Mon avis : ♥♥♥
C'est un film que je verrai ce week-end, j'ai hâte. L'histoire d'Alan Turing m'a toujours touché, par les souffrances qu'il a vécu, l'ingratitude dont on fait preuve à son égard. Un grand homme méconnu, avec un bel acteur pour lui rendre hommage, quoi de mieux !
RépondreSupprimerAlors tu vas beaucoup aimer le film car tu as totalement compris le personnage. Honnêtement j'ai été très émue par sa vie et le fait que personne n'ait pu "le sauver". Contente de ne pas être la seule.
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