Quand j'ai préparé mon billet annuel sur les Oscars, j'ai remarqué la nomination aux Oscars pour le meilleur second rôle féminin de Julia Roberts (et celle de Meryl Streep pour meilleure actrice), toutes deux dans August : Osage County (titre original). Je n'avais pas vu le film à ce moment-là mais j'ai choisi de parier sur Julia. Et en voyant le film hier matin, je ne peux que maintenir mon choix - j'espère que les membres de l'Académie penseront comme moi car je l'ai adorée.
Mon premier sentiment sur ce film : un film coup de poing - et une interprétation exceptionnelle et jubilatoire de deux grandes actrices américaines.
Comme beaucoup d'entre vous, je savais déjà que le film était l'adaptation d'une célèbre pièce de théâtre de Tracy Letts qui met en scène les retrouvailles de trois soeurs dans la maison familiale où vit leur mère malade près de Pawhuska en Oklahoma, après la mort soudaine de leur père.
Barbara (Julia Roberts) l'ainée, qui vit au Colorado, revient avec son époux (Ewan McGregor) dont elle est séparée et sa fille de 14 ans. Karen (Juliette Lewis), la cadette, installée en Floride, réapparait lors de la cérémonie accompagné de son "fiancé" (Dermot Mulroney), un beauf de première. Elles retrouvent leur jeune soeur, Ivy (Julianne Nicholson) qui, aidée d'une aide ménagère, s'occupe de leur mère (Meryl Streep) atteinte d'un cancer de la bouche et qui est accro à une dizaine de médicaments.
Leur mère est une femme acerbe, vile, agressive qui ne cesse de critiquer ses filles ou son époux disparu - ses propos sont violents. Si Ivy accepte d'être ainsi maltraitée, sa fille ainée Barbara, qui a hérité en partie de la dureté de sa mère, va alors exprimer toute sa haine et sa colère contre cette femme mal aimante.
Que dire de ce film ? Sinon que le spectateur découvre une famille d'américains moyens maintenus prisonniers sous la coupe d'une seule femme - une femme qui ne semble pouvoir communiquer qu'à travers la haine. Personne n'échappe à son courroux, son mari en premier. Ce dernier (Sam Shepard), un poète devenu professeur, alcoolique depuis son mariage a choisi d'aller mettre fin à ses jours. Lorsque la famille se réunit, au début aux petits soins pour la veuve éplorée, va peu à peu se déliter - les rancoeurs, secrets, mensonges vont alors tous revenir à la surface jusqu'à une scène de violence assez impressionnante où Barbara s'attaque violemment à sa mère.
L'histoire de cette famille est dramatique, mais en même temps très réaliste - elle dépeint ses familles où tout est caché, où les enfants s'échappent de l'enfer en s'éloignant de plusieurs milliers de kilomètres de leurs parents - ces enfants adultes qui doivent s'occuper de parents violents, mal aimants. Des parents jaloux de leurs enfants, aigris par leurs choix de vie. J'ai vraiment aimé que ce fait de société soit abordé au cinéma.
Mais très vite, c'est surtout les relations entre Barbara et sa mère - entre Julia et Meryl - qui m'ont captivées. Une fille qui a choisi de s'endurcir pour résister, une fille sans apparat (Julia ne porte ni bijoux, ni maquillage) dont le visage sombre et fermé nous accompagne pendant presque toute la durée du film. Une femme brisée qui doit jongler avec ses sentiments contradictoires, comme tous les enfants elle aime sa mère mais la déteste également.
Leurs scènes ensemble sont un un régal pour le spectateur, et si au début du film Meryl Streep (Violet) - parfaite, habitée de cette condescendance (comme dans Le Diable s'habille en Prada) s'impose rapidement au milieu des autres acteurs, elle trouve ici son "nemesis" - sa meilleure adversaire, une Julia Roberts méconnaissable - vous ne la verrez sourire qu'une fois ou deux dans le film. Elle s'impose face à la grande dame du cinéma américain et j'ai été complètement happée par sa performance.
Le film commence et finit avec elle. Je ne peux pas ne pas parler de l'ensemble du casting, parfait - heureuse de voir Benedict Cumberbatch dans le rôle du cousin Charles, le supposé faible et idiot de la famille, dont la proximité avec son père (Chris Cooper) est très touchante, Juliette Lewis, parfaite dans le rôle de la sœur immature et égoïste, entichée d'un beauf, la très touchante Julianne Nicholson qui vit dans l'ombre et s'est sacrifiée en restant en Oklahoma - la géniale Margo Martindale, mère du jeune Charles, dans le rôle de la tante Mattie Fae, la la sœur ainée de Violet qui martyrise son fils Charles - une marque de fabrique de cette famille infernale.
J'ai vu un reportage où j'ai su que le réalisateur avait eu la bonne idée de tourner en Oklahoma et de faire vivre ensemble, dans des caravanes, les acteurs principaux - ce qui contribué à créer des liens entre eux - pour ensuite s'entretuer devant la caméra. J'ai su que la célèbre scène où Barbara se jette sur Violet a du être tournée à plusieurs reprises, et que Julia Roberts a déclaré que ses coups étaient bien réels et que Meryl a fini la journée avec des bleus sur le corps.
Je n'avais donc pas vu, ni aimer autant Julia Roberts dans un film depuis longtemps. Rare au cinéma (elle tourne un film par an), elle signe ici un retour magnifique - fort car elle se montre sans maquillage, sans artifices dans un rôle à l'opposé des précédents. J'avais écrit un hommage à Meryl Streep, Robin Wright - il est temps que je rende hommage à Julia !
Un film dur, sans pathos, qui vous remue de l'intérieur et vous rappelle de quoi sont fait les grands acteurs.
Mon avis : ♥♥♥♥
Mon premier sentiment sur ce film : un film coup de poing - et une interprétation exceptionnelle et jubilatoire de deux grandes actrices américaines.
Comme beaucoup d'entre vous, je savais déjà que le film était l'adaptation d'une célèbre pièce de théâtre de Tracy Letts qui met en scène les retrouvailles de trois soeurs dans la maison familiale où vit leur mère malade près de Pawhuska en Oklahoma, après la mort soudaine de leur père.
Barbara (Julia Roberts) l'ainée, qui vit au Colorado, revient avec son époux (Ewan McGregor) dont elle est séparée et sa fille de 14 ans. Karen (Juliette Lewis), la cadette, installée en Floride, réapparait lors de la cérémonie accompagné de son "fiancé" (Dermot Mulroney), un beauf de première. Elles retrouvent leur jeune soeur, Ivy (Julianne Nicholson) qui, aidée d'une aide ménagère, s'occupe de leur mère (Meryl Streep) atteinte d'un cancer de la bouche et qui est accro à une dizaine de médicaments.
Leur mère est une femme acerbe, vile, agressive qui ne cesse de critiquer ses filles ou son époux disparu - ses propos sont violents. Si Ivy accepte d'être ainsi maltraitée, sa fille ainée Barbara, qui a hérité en partie de la dureté de sa mère, va alors exprimer toute sa haine et sa colère contre cette femme mal aimante.
Que dire de ce film ? Sinon que le spectateur découvre une famille d'américains moyens maintenus prisonniers sous la coupe d'une seule femme - une femme qui ne semble pouvoir communiquer qu'à travers la haine. Personne n'échappe à son courroux, son mari en premier. Ce dernier (Sam Shepard), un poète devenu professeur, alcoolique depuis son mariage a choisi d'aller mettre fin à ses jours. Lorsque la famille se réunit, au début aux petits soins pour la veuve éplorée, va peu à peu se déliter - les rancoeurs, secrets, mensonges vont alors tous revenir à la surface jusqu'à une scène de violence assez impressionnante où Barbara s'attaque violemment à sa mère.
L'histoire de cette famille est dramatique, mais en même temps très réaliste - elle dépeint ses familles où tout est caché, où les enfants s'échappent de l'enfer en s'éloignant de plusieurs milliers de kilomètres de leurs parents - ces enfants adultes qui doivent s'occuper de parents violents, mal aimants. Des parents jaloux de leurs enfants, aigris par leurs choix de vie. J'ai vraiment aimé que ce fait de société soit abordé au cinéma.
Leurs scènes ensemble sont un un régal pour le spectateur, et si au début du film Meryl Streep (Violet) - parfaite, habitée de cette condescendance (comme dans Le Diable s'habille en Prada) s'impose rapidement au milieu des autres acteurs, elle trouve ici son "nemesis" - sa meilleure adversaire, une Julia Roberts méconnaissable - vous ne la verrez sourire qu'une fois ou deux dans le film. Elle s'impose face à la grande dame du cinéma américain et j'ai été complètement happée par sa performance.
Le film commence et finit avec elle. Je ne peux pas ne pas parler de l'ensemble du casting, parfait - heureuse de voir Benedict Cumberbatch dans le rôle du cousin Charles, le supposé faible et idiot de la famille, dont la proximité avec son père (Chris Cooper) est très touchante, Juliette Lewis, parfaite dans le rôle de la sœur immature et égoïste, entichée d'un beauf, la très touchante Julianne Nicholson qui vit dans l'ombre et s'est sacrifiée en restant en Oklahoma - la géniale Margo Martindale, mère du jeune Charles, dans le rôle de la tante Mattie Fae, la la sœur ainée de Violet qui martyrise son fils Charles - une marque de fabrique de cette famille infernale.
J'ai vu un reportage où j'ai su que le réalisateur avait eu la bonne idée de tourner en Oklahoma et de faire vivre ensemble, dans des caravanes, les acteurs principaux - ce qui contribué à créer des liens entre eux - pour ensuite s'entretuer devant la caméra. J'ai su que la célèbre scène où Barbara se jette sur Violet a du être tournée à plusieurs reprises, et que Julia Roberts a déclaré que ses coups étaient bien réels et que Meryl a fini la journée avec des bleus sur le corps.
Un film dur, sans pathos, qui vous remue de l'intérieur et vous rappelle de quoi sont fait les grands acteurs.
Mon avis : ♥♥♥♥
Bon, tu nous fait ton compte rendu des Oscars ? J'ai hâte de lire ton ressenti !!
RépondreSupprimerJ'en parle un peu dans un billet prêt pour demain ou mercredi - mais il faut que je regarde l'émission entièrement (je l'ai enregistrée). Contrairement aux Césars, ce qui se passe en dehors des récompenses est tout aussi intéressant - bon si tu as lu mon billet, mes pronostics étaient plutôt bons non ? J'en prépare un exprès pour toi ;-)
Supprimerpour ma part, j'ai un avis bien different sur ce film.
RépondreSupprimerje n'ai pas du tout été happée par le film.
très moyen pour moi..
Intéressant de lire ton avis en effet. Très différent du mien ! Désolée que tu n'aies pas été emportée par les personnages.
SupprimerJ'ai aussi beaucoup aimé l'interprétation de Chris Cooper mais au final, son personnage est quelque peu "caricatural" si je les décris à mon tour : c'est le mec sympa étouffé par son épouse tyrannique !
Merci en tout cas pour ta réponse. Je respecte entièrement ton avis. C'est bien de savoir qu'il ne fait pas l'unanimité. Comme pour le film "Le premier jour du reste de ta vie" que je déteste alors que tout le monde l'encense ;-)