C'est en croisant de nouveau le doux visage de Jim Caviezel sur mon petit écran que j'ai eu envie de voir à nouveau le chef d’œuvre de Terrence Malick, The thin red line qui signait le retour du réalisateur américain au grand écran après une longue pause de dix années. Le film était sorti en février de l'année suivante en France et cela avait été une de mes plus grandes claques cinématographiques. Je me devais de lui consacrer un billet ! C'est parti.
C'est par ce film que j'ai découvert l'univers du réalisateur et scénariste Terrence Malick - (j'avais vu Badlands à la télévision quand j'étais jeune mais je n'avais pas fait le lien). Depuis je suis fan.
Le film The thin red line est la deuxième adadaptation au cinéma d'un roman de James Jones (Une première fois en 1964). Le romancier était lui-même ancien soldat de la Deuxième Guerre Mondiale enrôlé dans le Pacifique. Jones est l'auteur d'un autre roman devenu célèbre au cinéma : From Here to Eternity (Tant qu'il y aura des hommes), un grand classique.
Le film The thin red line est la deuxième adadaptation au cinéma d'un roman de James Jones (Une première fois en 1964). Le romancier était lui-même ancien soldat de la Deuxième Guerre Mondiale enrôlé dans le Pacifique. Jones est l'auteur d'un autre roman devenu célèbre au cinéma : From Here to Eternity (Tant qu'il y aura des hommes), un grand classique.
Terrence Malick adapte ce roman qui racontait en détail une des batailles les plus décisives du Pacifique : la bataille de Guadalcanal. Le spectateur suit une compagnie d’infanterie, C-for-Charlie qui va plonger dans l'enfer et voir ses hommes disparaitre les uns après les autres. Les survivants vont se rapprocher et tenter de trouver un sens à ce massacre.
Le génie de Malick est de ne pas présenter ce film comme un simple film de guerre mais comme une véritable réflexion philosophique sur le sens de la guerre. Un personnage clé, le soldat Witt joue le rôle d'éveilleur de conscience : soldat, il a déjà déserté à plusieurs reprises et échappe de peu une nouvelle fois à la cour martiale. grâce à son supérieur, le Sergent Welsh (Sean Penn). Celui-ci est intrigué par Witt, ce dernier lui parle d'un autre monde, d'une autre réalité, loin de la guerre - idée que réfute son supérieur hiérarchique : il n'y a qu'un monde et c'est celui-ci.
L'autre réalité à laquelle fait référence le sergent Witt est celle qu'il a croisée pendant sa dernière désertion auprès des peuples autochtones des îles du Pacifique. Le film s'ouvre sur ce paradis terrestre : la musique, la couleur de l'eau, la couleur de la peau des enfants (ocre), leurs jeux, leurs rires - et la sagesse du sergent Witt sont comme irréels, comme un rêve éveillé. Ces images sont restées inscrites dans ma mémoire et l'ouverture du film par cette scène est juste magistrale. Un tour de force du réalisateur, et le visage, le sourire du personnage principal (suivi par un autre soldat, tout aussi pacifiste) m'ont fait un bien fou.
Ici s'oppose deux mondes : celui de la guerre, bavard où les hommes hurlent (Nick Nolte ou John Travolta dans le rôle d'un général stupide) à celui de cette île où tout se passe dans le silence, brisé uniquement par le rire des enfants, le chant des oiseaux et les chants religieux des autochtones. Une harmonie entre l'homme et la nature - une obsession chez Malick. Rompue très vite par l'homme dont les bombes assassinent les enfants et déchiquètent la nature.
Revoir ce film m'a aussi permis de le comparer avec ses dernières réalisations, j'avais oublié à quel point Malick aime filmer les femmes toujours de manière gracile, légère - comme la fiancée américaine d'un autre soldat (Ben Chaplin) - ainsi lorsqu'elle s'amuse sur la balançoire, j'ai immédiatement fait le lien avec le personnage de Jessica Chastain dans A tree of Life ou d'Olga Kurylenko dans A la merveille - les femmes sont comme des êtres enchantés, les hommes ne cessent de vouloir les retenir mais elles leur échappent perpétuellement.
Et puis il y a toujours le rapport entre l'homme et la nature, déjà exacerbé dans ce film et qui deviendra une obsession (a pattern) dans ses films suivants.
Enfin, la musique - avec les chants des autochtones sublimes, il y a aussi Hans Zimmer, avant sa période actuelle d'auto-plagiat, il nous livre un sublime moment de grâce avec A Journey to the End que j'ai réécouté la semaine dernière.
Les acteurs sont tous formidables, de John Travolta à Nick Nolte, de Sean Penn à Ben Chaplin, à Woody Harrelson, à Elias Koteas et à cette révélation : Jim Caviezel dont le charisme, la présence, le regard suffisent à exprimer toutes les émotions.
Le casting était impressionnant à l'époque : George Clooney, Jared Leto, Adrian Brody, John Cusack, Mirando Otto, etc.
La fin est triste quand on s'est autant senti proche d'un des personnages ! The thin red line reste définitivement un de mes dix films préférés et a signé le retour en force d'un réalisateur hors du commun, qui quelques années après viendra à nouveau m'emporter avec A Tree of Life.
Mon avis : ♥♥♥♥♥♥
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