Je suis enfin allée voir le film de Guillaume Gallienne, après toutes les critiques dithyrambiques vues ou lues, j'avais hâte de voir "la comédie de l'année". Malheureusement, ce ne fut pas le coup de foudre espéré. Je vais être, sans doute, comme le journal Le Monde, une des rares personnes à ne pas crier au génie. Pourtant j'ai aimé, mais je n'ai pas non plus adoré. Personnellement, j'aime beaucoup Guillaume Gallienne, j'adore son émission culturelle "Ca ne peut pas faire de mal" sur France Inter, cette passion commune pour la littérature - je l'écoute d'ailleurs en podcast. J'ai hâte de le voir interpréter Pierre Bergé sur grand écran dans le biopic sur YSL.
A l'occasion de la sortie de son film, j'ai aussi vu plusieurs émissions qui lui étaient consacrées dont Thé ou Café, et je n'aurais sans doute pas dû. Je m'explique.
Au vu de toutes les critiques, je savais que j'avais mis la barre haute, or il s'agit du premier film de Guillaume Gallienne. Mon billet est mon opinion sur un film - pas sur l'histoire. Je comprends l'engouement pour cette biographie qui est très émouvante et porte en elle un grand message de tolérance, chose qui semble faire défaut dans notre paysage depuis quelque temps. Je trouve d'ailleurs très courageux de sa part d'aborder son passé au grand, son enfance et adolescence troublés par sa quête d'identité.
Abonnée à son compte Twitter, cela faisait des mois que je suivais la progression de son aventure dans le monde du cinéma. Or le résultat est le suivant : j'ai eu l'impression de connaitre déjà toute l'histoire, ce qui a gâché un peu mon plaisir (je savais qu'il y aurait de la danse andalouse par exemple).
Avant le film, Guillaume Gallienne avait créé une pièce de théâtre où il racontait la même histoire. En l'adaptant au grand écran, il a choisi une forme atypique : se filmer sur une scène de théâtre, puis plonger le spectateur dans une sorte de boite à souvenirs où il interprète son personnage à différentes périodes de sa vie (enfant, ado, jeune adulte) et le rôle de sa mère. Personnellement, j'ai trouvé que la forme choisie (cette alternance entre théâtre et film) m'a finalement empêché d'entrer plus profondément dans cette histoire complexe et passionnante, qui est la recherche de soi.
Ce "double jeu/je" ne pas pas autorisé à voir finalement le vrai Guillaume, j'avais sans cesse l'impression de voir l'acteur jouer, et j'ai ressenti une certaine distance qui m'a empêché d'être emportée par sa vie, ses émois, ses peurs. J'ai vu l'acteur se mettre en scène. Je n'ai ainsi jamais pu oublier que c'était Guillaume Gallienne fardé qui jouait sa mère, même si je trouve sa performance excellente ou disons plutôt le personnage de sa mère excellent. J'adore le caractère de cette femme qui ne cache jamais ses sentiments.
Cette omniprésence de l'acteur fait qu'on remarque à peine les autres acteurs, seule la grand-mère jouée par une Françoise Fabian impeccable sort du lot. Les frères sont inexistants, comme le père. Évidemment, il le dit lui-même, il a grandi dans une grande famille bourgeoise où les parents s'occupent très peu de leurs enfants, mais là il s'agit du regard d'un fils, d'un frère sur sa famille et j'ai trouvé qu'à part sa mère - sa famille semblait transparente. Or en vérité, il adore ses frères et son père.
Je ne dis pas que je me suis ennuyée non plus, j'ai été déstabilisée par ce choix de réalisation : osciller entre scène de théâtre et "souvenirs", ainsi quand je commençais à m'attacher au Guillaume à 16 ans, il réapparaissait subitement à 40 ans sur scène.
On en parle aussi souvent comme un film "extrêmement drôle", je ne trouve pas que le film soit hilarant, comme je l'entends c'est-à-dire qu'on ne rit pas toutes les trente secondes (ce qui pour moi est la règle du "film comique" : un enchainement de scènes de plus en plus loufoques) et je ne suis pas la seule, car les autres personnes dans la salle ont ri aux mêmes moments que moi, que je compte sur les doigts d'une main.
Par contre, lorsqu'on rit c'est génial, car il y a deux ou trois scènes cultes que j'ai savourées avec énormément de plaisir, avec en ordre de préférence :
- les 3 jours à l'armée, entre les scènes de tests physiques et l'entretien avec un médecin (le seul rôle secondaire qui réussit à chiper la vedette de Guillaume), grand moment.
- la fameuse thalasso en Bavière : deuxième fou rire partagé dans toute la salle, les scènes de massage (et autres soins) sont exquises. Je n'en dirais pas plus, mais j'ai encore le sourire jusqu'aux oreilles en revoyant les images.
- Sissi l'impératrice, mais j'aurais largement préféré voir cette scène au théâtre. En fait, j'ai beaucoup regretté ne pas l'avoir vu sur scène.
J'ai aussi souri lorsqu'il filme ses années collège en Angleterre, avec une lumière à la David Hamilton, ou avant dans un collège privé où il est le souffre-douleur de ses camarades. Par contre, je n'y retrouve pas l'intensité dramatique de Maurice, qu'a cité M.Beigbeder dans son émission.
Si le film en lui-même ne m'a pas totalement enchanté, il reste l'histoire. Ce film, je l'espère, permettra à beaucoup de personnes, parents ou adolescents de trouver des réponses à leurs questionnements. Le film est très émouvant et met à mal beaucoup de stéréotypes (on associe souvent la gestuelle, la manière de parler ou de s'habiller à une préférence sexuelle par exemple, or ici Guillaume Gallienne prouve le contraire).
Si je trouve aussi que la fin est un peu bâclée (comme le souligne François Bégaudeau dans le Cercle, il s'en tire avec une explication très œdipienne : une mère castratice qui rêvait d'avoir une fille décide que son petit dernier en sera une, et lui en admiration totale devant elle jouera le jeu), il reste néanmoins de la part de Guillaume Gallienne un témoignage d'amour et tendresse incroyables d'un enfant envers sa famille, très bourgeoise mais aussi très loufoque.
Ma note : ♥♥
A l'occasion de la sortie de son film, j'ai aussi vu plusieurs émissions qui lui étaient consacrées dont Thé ou Café, et je n'aurais sans doute pas dû. Je m'explique.
Au vu de toutes les critiques, je savais que j'avais mis la barre haute, or il s'agit du premier film de Guillaume Gallienne. Mon billet est mon opinion sur un film - pas sur l'histoire. Je comprends l'engouement pour cette biographie qui est très émouvante et porte en elle un grand message de tolérance, chose qui semble faire défaut dans notre paysage depuis quelque temps. Je trouve d'ailleurs très courageux de sa part d'aborder son passé au grand, son enfance et adolescence troublés par sa quête d'identité.
Abonnée à son compte Twitter, cela faisait des mois que je suivais la progression de son aventure dans le monde du cinéma. Or le résultat est le suivant : j'ai eu l'impression de connaitre déjà toute l'histoire, ce qui a gâché un peu mon plaisir (je savais qu'il y aurait de la danse andalouse par exemple).
Avant le film, Guillaume Gallienne avait créé une pièce de théâtre où il racontait la même histoire. En l'adaptant au grand écran, il a choisi une forme atypique : se filmer sur une scène de théâtre, puis plonger le spectateur dans une sorte de boite à souvenirs où il interprète son personnage à différentes périodes de sa vie (enfant, ado, jeune adulte) et le rôle de sa mère. Personnellement, j'ai trouvé que la forme choisie (cette alternance entre théâtre et film) m'a finalement empêché d'entrer plus profondément dans cette histoire complexe et passionnante, qui est la recherche de soi.
Ce "double jeu/je" ne pas pas autorisé à voir finalement le vrai Guillaume, j'avais sans cesse l'impression de voir l'acteur jouer, et j'ai ressenti une certaine distance qui m'a empêché d'être emportée par sa vie, ses émois, ses peurs. J'ai vu l'acteur se mettre en scène. Je n'ai ainsi jamais pu oublier que c'était Guillaume Gallienne fardé qui jouait sa mère, même si je trouve sa performance excellente ou disons plutôt le personnage de sa mère excellent. J'adore le caractère de cette femme qui ne cache jamais ses sentiments.
Cette omniprésence de l'acteur fait qu'on remarque à peine les autres acteurs, seule la grand-mère jouée par une Françoise Fabian impeccable sort du lot. Les frères sont inexistants, comme le père. Évidemment, il le dit lui-même, il a grandi dans une grande famille bourgeoise où les parents s'occupent très peu de leurs enfants, mais là il s'agit du regard d'un fils, d'un frère sur sa famille et j'ai trouvé qu'à part sa mère - sa famille semblait transparente. Or en vérité, il adore ses frères et son père.
Je ne dis pas que je me suis ennuyée non plus, j'ai été déstabilisée par ce choix de réalisation : osciller entre scène de théâtre et "souvenirs", ainsi quand je commençais à m'attacher au Guillaume à 16 ans, il réapparaissait subitement à 40 ans sur scène.
Par contre, lorsqu'on rit c'est génial, car il y a deux ou trois scènes cultes que j'ai savourées avec énormément de plaisir, avec en ordre de préférence :
- les 3 jours à l'armée, entre les scènes de tests physiques et l'entretien avec un médecin (le seul rôle secondaire qui réussit à chiper la vedette de Guillaume), grand moment.
- la fameuse thalasso en Bavière : deuxième fou rire partagé dans toute la salle, les scènes de massage (et autres soins) sont exquises. Je n'en dirais pas plus, mais j'ai encore le sourire jusqu'aux oreilles en revoyant les images.
- Sissi l'impératrice, mais j'aurais largement préféré voir cette scène au théâtre. En fait, j'ai beaucoup regretté ne pas l'avoir vu sur scène.
J'ai aussi souri lorsqu'il filme ses années collège en Angleterre, avec une lumière à la David Hamilton, ou avant dans un collège privé où il est le souffre-douleur de ses camarades. Par contre, je n'y retrouve pas l'intensité dramatique de Maurice, qu'a cité M.Beigbeder dans son émission.
Si le film en lui-même ne m'a pas totalement enchanté, il reste l'histoire. Ce film, je l'espère, permettra à beaucoup de personnes, parents ou adolescents de trouver des réponses à leurs questionnements. Le film est très émouvant et met à mal beaucoup de stéréotypes (on associe souvent la gestuelle, la manière de parler ou de s'habiller à une préférence sexuelle par exemple, or ici Guillaume Gallienne prouve le contraire).
Si je trouve aussi que la fin est un peu bâclée (comme le souligne François Bégaudeau dans le Cercle, il s'en tire avec une explication très œdipienne : une mère castratice qui rêvait d'avoir une fille décide que son petit dernier en sera une, et lui en admiration totale devant elle jouera le jeu), il reste néanmoins de la part de Guillaume Gallienne un témoignage d'amour et tendresse incroyables d'un enfant envers sa famille, très bourgeoise mais aussi très loufoque.
Ma note : ♥♥
Merci pour ton billet, c'est intéressant de lire un autre point de vue, même si je pense que ton plaisir a en effet été gâché par le fait d'en savoir trop sur le film avant de le voir... De mon côté je l'ai vu avant tout le buzz, ce qui explique peut-être aussi mon gros coup de coeur!
RépondreSupprimerQuand je parle sur mon blog d'un film que j'ai aimé, j'essaie de donner envie d'y aller sans trop dévoiler l'histoire car je sais que sinon on ne l'appréciera pas de la même façon. Ca plait à certains et moins à d'autres, mais bon... ;)
Oui, j'ai lu ton avis très positif, et ceux d'autres blogueuses et puis je le suis sur Twitter et toutes les émissions télé, donc évidemment j'avais mis la barre très haute. J'ai regardé l'émission le Cercle après l'avoir vu et j'ai été rassurée de trouver une autre voix un peu mitigée. Mais oui, j'avais vu et lu trop de choses avant.
SupprimerEt puis comme je le dis, la forme employée m'a vraiment gênée - passer de la scène de théâtre aux "flashbacks" - je dois être coincée de ce côté-là !
J'avoue avoir beaucoup aimé, vraiment, eut-être parce que je suis admirative de Gallienne depuis des années, tant pour ses émissions de radio que pour le théatre, mais je suis arrivée à la séance avec un parti pris positif qui ne s'est pas démentie, malgré en effet uen fin qui m'a un peu déçue, comme s'il fallait finir le film vite..
RépondreSupprimerOui, j'écoute aussi en podcast ses émissions de radio, je l'ai toujours beaucoup apprécié, ses débuts sur Canal mais j'ai été un peu déçue et comme toi je trouve qu'il a un peu vite "emballé la fin"...
SupprimerJe reste quand même une follower de ce Monsieur !