Préparant mon séjour en Thaïlande, j'avais décidé d'emporter trois livres avec moi. Arrivée à Bangkok, j'ai découvert une des plus belles librairies anglophones de la capitale thaï, située dans la galerie du Siam Paragon, Kinokuniya. Évidemment, après avoir parcouru tous les rayons (ce qui m'a pris pas mal de temps), à admirer livres d'art, j'ai ensuite passé une bonne heure dans le rayon thriller (romans policiers) - et là évidemment difficile de ne pas craquer.
J'aurais pu repartir avec une dizaine de livres sous le bras, mais deux choses m'ont freinées : le prix, qui s'approche du prix français et ma valise qui pesait déjà une tonne. J'ai donc fait un choix, et je ne le regrette pas, car j'ai trouvé un des premiers romans de mon auteur islandais préféré: Arnaldur Indriðason, Opération Napoléon, publié en 1999. Il a depuis été traduit en anglais mais pas encore en français. Je viens de regarder et on peut le commander (en anglais) sur Amazon.
J'aurais pu repartir avec une dizaine de livres sous le bras, mais deux choses m'ont freinées : le prix, qui s'approche du prix français et ma valise qui pesait déjà une tonne. J'ai donc fait un choix, et je ne le regrette pas, car j'ai trouvé un des premiers romans de mon auteur islandais préféré: Arnaldur Indriðason, Opération Napoléon, publié en 1999. Il a depuis été traduit en anglais mais pas encore en français. Je viens de regarder et on peut le commander (en anglais) sur Amazon.
J'étais comme une gamine repartant avec un trésor et je l'ai lu en moins de deux jours, sur une des très belles plages thaïlandaises à l'ombre des palmiers. J'ai tout de suite reconnu la patte de l'auteur, mais ici point de détective Erlendur, même si en le lisant, j'ai soupçonné qu'il s'agissait bien de notre commissaire, à qui l'auteur avait d'ailleurs choisi de ne donner aucun nom, qui aidait l'héroïne plongée dans une histoire sordide.
Le roman se déroule sur deux périodes distinctes : 1945 et 1999.
En 1945, un bombardier allemand survole l'Islande lorsqu'ils sont frappés par une énorme tempête de neige. Incapables de se repérer, l'équipe se perd et l'avion s'écrase sur le glacier Vatnajökull (ah les noms islandais). Étrangement, l'équipage est composé d'officiers allemands et américains. Une partie de l'équipage a survécu, et l'un des officiers allemands les plus gradés décide que leur meilleure chance de survie est d'essayer d'aller chercher de l'aide. Il quitte l'avion, un attaché-case attaché au poignet. Il disparait bientôt avalé par l'épais manteau blanc.
1999. L'armée américaine mène, en plein hiver, une mission secrète sur le glacier Vatnajökull. Deux jeunes islandais croisent par pur hasard leur chemin et sont capturés. L'un d'eux a réussi à contacter sa sœur ainée, Kristin. Celle-ci, devenue soudainement une proie à abattre, va alors tout tenter pour aller sauver son frère et découvrir le mystère qui se cache dans ce glacier dont la clé est l'Opération Napoléon. Son obstination la mènera jusqu'en Argentine.
En 1945, un bombardier allemand survole l'Islande lorsqu'ils sont frappés par une énorme tempête de neige. Incapables de se repérer, l'équipe se perd et l'avion s'écrase sur le glacier Vatnajökull (ah les noms islandais). Étrangement, l'équipage est composé d'officiers allemands et américains. Une partie de l'équipage a survécu, et l'un des officiers allemands les plus gradés décide que leur meilleure chance de survie est d'essayer d'aller chercher de l'aide. Il quitte l'avion, un attaché-case attaché au poignet. Il disparait bientôt avalé par l'épais manteau blanc.
1999. L'armée américaine mène, en plein hiver, une mission secrète sur le glacier Vatnajökull. Deux jeunes islandais croisent par pur hasard leur chemin et sont capturés. L'un d'eux a réussi à contacter sa sœur ainée, Kristin. Celle-ci, devenue soudainement une proie à abattre, va alors tout tenter pour aller sauver son frère et découvrir le mystère qui se cache dans ce glacier dont la clé est l'Opération Napoléon. Son obstination la mènera jusqu'en Argentine.
Kinokuniya - Siam Paragon - Bangkok |
Je ne vais pas en dire plus, sinon que le roman est captivant et que je l'ai lu très rapidement. Écrit à l'époque, où Arnaldur Indriðason créait les premières aventures de son flic préféré, Erlendur - le romancier avait choisi de mettre en avant une jeune femme intelligente et déterminée. Le roman se présente comme un roman historique, et sociologique.
Historique car l'auteur islandais nous plonge dans l'histoire méconnue de la deuxième guerre mondiale, la guerre entre les super puissants (USA et Union Soviétique). Effrayés de voir l'Union Soviétique étendre son pouvoir sur les pays de l'Est, les États-Unis réfléchissent alors à la possibilité d'entrer en guerre avec eux, en s'alliant avec les allemands. Apparemment, ces contacts secrets entre officiers nazis et officiers américains auraient vraiment eu lieu. Depuis, le gouvernement américain aurait nié farouchement tout rapprochement.
Sociologique car l'Islande, petite île, a alors servi de base à l'armée américaine, qui, la guerre terminée, n'est jamais repartie. Ce n'est que récemment qu'elle s'est transformée en base militaire de l'Otan, reste que des milliers de GIs sont présents en permanence sur le sol islandais. Aujourd'hui les islandais dénoncent en grande majorité cette occupation de leur territoire qu'ils jugent illégale (excepté le Gouvernement qui y voit une grande manne financière).
Arnaldur Indriðason nous invite donc à découvrir l'histoire de son pays, il l'avait déjà fait avec un autre roman paru en 2004, L'homme du Lac que j'avais beaucoup aimé. Pour moi l'un des meilleurs, aussi j'ai été ravie de découvrir un de ses premiers romans. Dans ce roman, l'enquêteur Erlendur trouve un squelette vieux de quarante ans faisant
appel au passé communiste d'une partie des Islandais durant la guerre froide.
L'auteur déclare à ce propos : « Je m'intéresse aussi aux squelettes qui collent aux basques des vivants. Ce qui m'intéresse le plus, ce sont les "squelettes vivants", pourrait-on dire. Mes romans traitent de disparitions, mais ils ne traitent pas principalement de la personne qui a disparu, plus de ceux qui restent après la disparition, dans un état d'abandon. Je m'intéresse à ceux qui sont confrontés à la perte. Ce sont ces gens-là que j'appelle les "squelettes vivants" : ils sont figés dans le temps. […] J'aime beaucoup remonter le temps, et envoyer mes personnages sur les traces du passé. J'aime exhumer des événements oubliés. Le temps en tant que concept est quelque chose qui m'intéresse énormément - la manière dont le temps passe, mais aussi son influence, les conséquences de son passage sur nos vies. J'aime déceler les liens entre une époque et une autre. Évidemment, la thématique du temps est une partie très importante des histoires que je raconte, que ce soit son pouvoir destructeur ou son pouvoir de guérison qu'il peut avoir. Même si dans ', La Femme en vert', Erlendur déclare que le temps ne guérit aucune blessure. » (Passeur d'Islande, propos recueillis par Mikaël Demets pour Evene.fr).
Petite anecdote amusante sur ces fameux noms islandais, l'Islande étant un tout petit pays, les gens s'appellent uniquement par leur prénom. On le découvre en lisant les enquêtes d'Erlendur. Ainsi l'auteur est désigné par son prénom, Arnaldur. Son patronyme (qui, selon la tradition islandaise, est une simple marque de filiation ,« Fils de Indrid », pour le distinguer d'autres personnes prénommées Arnaldur) est parfois transcrit par Indridason comme dans ses livres traduits en français, alors que la traduction correcte aurait été Indridhason, le ð se prononçant comme le th dans l'anglais the.
L'auteur déclare à ce propos : « Je m'intéresse aussi aux squelettes qui collent aux basques des vivants. Ce qui m'intéresse le plus, ce sont les "squelettes vivants", pourrait-on dire. Mes romans traitent de disparitions, mais ils ne traitent pas principalement de la personne qui a disparu, plus de ceux qui restent après la disparition, dans un état d'abandon. Je m'intéresse à ceux qui sont confrontés à la perte. Ce sont ces gens-là que j'appelle les "squelettes vivants" : ils sont figés dans le temps. […] J'aime beaucoup remonter le temps, et envoyer mes personnages sur les traces du passé. J'aime exhumer des événements oubliés. Le temps en tant que concept est quelque chose qui m'intéresse énormément - la manière dont le temps passe, mais aussi son influence, les conséquences de son passage sur nos vies. J'aime déceler les liens entre une époque et une autre. Évidemment, la thématique du temps est une partie très importante des histoires que je raconte, que ce soit son pouvoir destructeur ou son pouvoir de guérison qu'il peut avoir. Même si dans ', La Femme en vert', Erlendur déclare que le temps ne guérit aucune blessure. » (Passeur d'Islande, propos recueillis par Mikaël Demets pour Evene.fr).
Petite anecdote amusante sur ces fameux noms islandais, l'Islande étant un tout petit pays, les gens s'appellent uniquement par leur prénom. On le découvre en lisant les enquêtes d'Erlendur. Ainsi l'auteur est désigné par son prénom, Arnaldur. Son patronyme (qui, selon la tradition islandaise, est une simple marque de filiation ,« Fils de Indrid », pour le distinguer d'autres personnes prénommées Arnaldur) est parfois transcrit par Indridason comme dans ses livres traduits en français, alors que la traduction correcte aurait été Indridhason, le ð se prononçant comme le th dans l'anglais the.
Merci de m'avoir signalé ton billet, très bien, très complet. Ah se plonger dans les crevasses d'un glacier islandais quand on se repose sur une plage thaïlandaise, quel bonheur! ^_^ En vacances aussi j'aime bien le grand écart entre lecture et paysage réel. bref.
RépondreSupprimerLe policier, sans nom, oui, j'y verrais bien une esquisse d'Erlendur, qui ferait ainsi son apparition avant de prendre toute la place? As tu remarqué qu'entre 1999, parution en Islande et maintenant, l'épilogue de 2005 est apparu. De toute façon le texte a été remanié par Indridason, qui a autorisé (demandé?) la traduction e nfrançais à partir de l'anglais)
Quant à la série Erlendur, j'en ai lu cinq, je commençais à fatiguer, tu sais c'est assez lent, beaucoup de hasard (mais c'est la vie finalement) mais toujours des thèmes intéressants. Faut que je m'y remette, quoi.
Je pense aussi que c'est une esquisse d'Erlendur ! le rythme est dorénavant beaucoup plus lent - mais j'aime bien. J'aime la manière dont il mélange Histoire et petites histoires. Je me souviens qu'entre Hiver arctique et un autre, trop proche, il y avait comme une baisse de régime mais son dernier prouve que non ! Il a de nouveau la grande forme même s'il dit ne jamais savoir si son héros va continuer à vivre...
SupprimerJe les ai tous lus pour ma part. Oui, en Thaïlande j'ai lu des romans scandinaves ... le froid apparemment me manquait !