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07 août 2012

Jane Eyre

J'ignore combien d'adaptations cinématographiques ou télévisuelles du roman de Charlotte Brontë, Jane Eyre ont été portées à l'écran, mais je prends plaisir à regarder chacune d'entre elles.

J'avais plus particulièrement envie de voir cette dernière, réalisée par Cary Fukunaga, avec comme scénariste Moira Buffini (Tamara Drewe). Le nom de ce réalisateur ne vous parle peut-être pas, mais il a réalisé pour moi un film majeur de ces dernières années : Sin Nombre (cf. mon billet).  

Et le casting était plus qu'alléchant : Mia Wasikowska, dont je suis la carrière depuis le début, Michael Fassbender que l'on ne présente plus, tenant ici le rôle le plus sombre  des héros romantiques de cette époque, Jamie Bell (dont la carrière me rappelle celle de Christian Bale, commencée enfant) et l’indétrônable Judi Dench dont la voix et l'accent vous transportent immédiatement dans cette Angleterre du 19ème siècle. Avec autant d'acteurs talentueux, et un de mes romans préférés comme base, je me suis précipitée dans mon cinéma indépendant (je pensais que le film n'était pas encore sorti et par hasard j'ai su que si et j'ai eu peur qu'il n'ait été déjà rayé de la programmation).

Une des histoires d'amour les plus célèbres est mise en scène de manière subtile mais puissante par le réalisateur. A noter le travail intensif sur la lumière, le décor et la musique (compositeur Dario Marianellie) qui contribuent à donner un aspect gothique et lugubre à souhait de Thornfield Hall. Le nom Thornfield est en soi déjà parlant (le champs de ronces). 

La lande anglaise est, comme dans de nombreux romans romantiques, une des clés de l'histoire. Ici, elle y est dangereuse, sombre et glaçante. Cette austérité se retrouve également dans la propriété, qui m'a fait penser à celle d'un autre roman célèbre, de Jane Austen, Northanger Abbey. Les deux châteaux sont des lieux synonymes de mort, de solitude et de secrets.

Le film commence lorsque Jane Eyre s'enfuit du château de Thornfield Hall  à travers les landes du Yorkshire pour trouver refuge auprès du jeune pasteur St John Rivers (Jamie Bell). Alors qu'elle reprend peu à peu goût à la vie, le spectateur découvre son passé : orpheline placée chez sa cruelle tante Mrs Reed (Sally Hawkins) elle est envoyée dans un pensionnat qu'elle ne quitte que pour commencer un travail de gouvernante auprès de la jeune Sophie, sous la supervision de l'intendante, Mrs Fairfax (Judi Dench) au château de Thornfield Hall. 

Ses premiers contacts avec le maître de maison, M.Rochester (Fassbender) sont froids et abruptes mais peu à peu, alors qu'ils commencent à se rapprocher, Jane comprend que ce lieu renferme un terrible secret. Bon, j'imagine que vous connaissez tous la suite.


Le film est fidèle à l'histoire, les dialogues ne sont pas "modernisés", et c'est tant mieux car j'adore la manière dont s'exprime Rochester. Même si ses paroles sont souvent violentes et dénuées de toute émotion, Michael Fassbender réussit, à travers son regard, sa gestuelle et son intonation à traduire les émotions qu'il cherche à contenir. Cette guerre interne qui le paralyse. Les acteurs sont tous parfaits, et la spectatrice que je suis, a de nouveau succombé au charme de cette histoire d'amour, où une jeune femme réussit à voir plus loin et à aimer un homme qui semble condamné à la solitude perpétuelle. J'ai évidemment beaucoup aimé la scène où il lui déclare sa flamme. J'ai toujours autant de plaisir à voir une nouvelle adaptation de Jane Eyre, j'avais aimé voir Charlotte Gainsbourg ou Ruth Wilson endossés un des rôles féminins les plus célèbres et cette dernière interprétation me plaît également beaucoup.

Un challenge réussi pour un réalisateur américain qui passe de la guerre des gangs en Amérique Latine à une histoire romantique du 19ème Siècle dans le Yorkshire.

Mia Wasikowska nous offre une très belle interprétation de Jane Eyre, ainsi au début du film, je la trouve effectivement terne et sans atout mais au fur à et à mesure que son amour grandit pour M.Rochester, son visage s'illumine, et elle en devient jolie et attachante.


J'ai juste trouvé la scène finale un peu trop courte, mais à l'époque, les romans se terminaient ainsi - peu d'effusions sentimentales (comme dans Orgueils et Préjugés où il n'y a d'ailleurs aucun baiser). A noter que Fassbender réussit l'exploit d'être toujours aussi séduisant même dans un rôle aussi peu avantageux.

Un film pour le filles, qui réveillera votre côté fleur bleue ;)  C'est mon côté midinette qui se réveille, car j'attends avec grande impatience le dernier volet des aventures de Jason Bourne  !

2 commentaires:

  1. j'ai bien aimé, mais j'ai trouvé que l'actrice, qui devait montrer le feu sous la glace, ne montrait que la glace justement... et michael ♥♥♥ se déclare trop vite, puis il faut qu'il lui dise trois fois avant qu'elle comprenne... mais la demande en mariage et le seul baiser passionné et furtif en bas des escaliers, hiii !

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  2. Si tu regardes la version télévisée diffusée cette semaine sur Arte avec Ruth Wilson, tu la trouveras aussi froide et effarouchée. Mais oui, je partage ton avis pour le reste ! ah je veux le dvd ;)

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