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29 avril 2012

Le prénom

Difficile d'échapper à Patriiiiiiick depuis quelques jours ! En pleine promotion de son film, l'acteur chanteur écume les plateaux télé et les émissions de radio.

Le temps pourri, l'envie de voir une comédie, j'ai décidé d'aller donc voir cette pièce de théâtre "le prénom" portée sur le grand écran. L'histoire est simple : Vincent, la quarantaine "flamboyante" vient diner chez sa sœur et son beau-frère, en compagnie de leur ami d'enfance, Claude, rejoint plus tard par sa femme, enceinte de cinq mois. En attendant cette dernière, Vincent annonce à sa famille le prénom qu'ils ont choisi pour le bébé, créant un tollé général.

Le film à, l'origine est un vaudeville, où la première bombe (le choix du prénom) va provoquer un effet boule de neige où une révélation va en entrainer une autre. La soirée va virer au règlement de compte, fort heureusement l'humour est toujours là, et le spectateur s'amuse.

J'ai deviné le fameux prénom, non pas pendant le film, mais auparavant en voyant plusieurs interviews et la bande-annonce, j'ai eu confirmation que ma supposition était la bonne lorsque Vincent (Patrick Bruel) annonce la première lettre du prénom. Je ne dirais rien sur le prénom, à vous de chercher ! Je n'avais pas deviné par contre la suite du film.

J'aime le début du film, lorsque nous suivons un personnage à travers les rues de Paris, vers ce lieu qui va transformer une journée normale en un huit-clos à la fois comique et angoissant. Car le film traite de l'humain, des failles de tout être, du "personnage" que chacun joue face aux autres, face aux siens, sa famille, ses amis. Les secrets, les non dits sont ici soudainement révélés, brisant cet équilibre fragile. Le film n'est pas à proprement dit une comédie à 100%, certaines paroles sont cruelles, les moments de vérité sont difficiles à entendre. Mais fort heureusement, le film sait rebondir vers la comédie.



J'aime comment chaque personnage est "dépecé" au début du film, où le spectateur découvre son mode de vie, ses travers (les bobos de gauche, profs qui lisent "télérama" alors qu'ils refusent d'avoir la télé), bref le film juge ici toute un pan de la population parisienne, snob mais qui s'imagine à l'inverse proche du peuple. Le personnage de Vincent est un arriviste, égocentrique (il ignore tout de la vie de sa femme) qui ne supporte pas ne pas être au centre de l'attention, et invente sans cesse de nouveaux mensonges afin de se moquer des autres.

Les acteurs sont tous excellents, j'ai aimé Patrick Bruel qui joue cet homme égoïste, orgueilleux, obsédé par sa réussite sociale, peu à l'écoute des autres. Charles Berling qui joue Pierre son beau-frère est parfait dans le rôle du prof de littérature à la Sorbonne, qui se gargarise de son succès relatif et porte toujours du velours, et Valérie Benguigui qui interprète son épouse Babou, la sœur de Vincent, prof dans un collège de banlieue qui va se lâcher ce soir-là et dire haut et fort ce qu'elle se retient de dire depuis des années.

Claude, le meilleur ami est interprété par un acteur que je ne connais pas, Guillaume de Tonquédec, cet ami d'enfance représente la "Suisse", car il ne prend jamais position, reste toujours neutre, sans opinion, sans avis, mais qui sous la pression va lâcher sans doute la plus grosse bombe. Enfin, Ana, l'épouse de Vincent, jouée par Judith El Zein, que je ne connaissais pas et que j'ai trouvé excellente et très classe.  Et j'ai adoré sa tenue !

Le film ne se base donc pas, contrairement à ce que je croyais, uniquement sur le débat autour du choix du prénom, même s'il occupe la première partie. Comme tout bon bobo, Babou et Pierre ont choisi des prénoms originaux, Apollin et Myrtille pour leurs enfants.  Le prénom représente ici l'héritage, le lien qui unit les membres d'une famille, il porte les névroses de ses parents. Cette partie du film est ma préférée.

Le film, a en effet, quelques lacunes, j'ai eu du mal à apprécier la scène de la révélation du secret de Claude, et la suite. Je l'ai trouvée moins drôle, même si j'ai trouvé les dialogues bien écrits, je n'ai pas aimé la mise en scène, la musique qui accompagne en crescendo les aveux de Claude. Oui, je n'ai pas aimé les choix musicaux du film, même si le reste de la réalisation est bonne, car il est toujours difficile d'adapter une pièce de théâtre au cinéma. Disons que le film ne m'a pas semblé équilibré, avec des pics d'humour, de sagacité, de vérité crue, de la comédie où la salle entière éclate de rire et puis des creux, des chutes brutales de tension.


Je ne sais pas trop comment l'expliquer. J'ai aimé le film dans son ensemble, même si finalement j'aurais pu me contenter d'un film entier centré autour du débat sur le prénom. Qui est un débat sans fin, et là dessus ils ont su à quel point ce choix du prénom est guidé non seulement par la famille, les origines culturelles, mais aussi la classe sociale à laquelle on appartient. Si les bobos ne peuvent s'empêcher d'aller vers des prénoms originaux, les gens de droite qui lisent le Figaro (le personnage de Vincent), roulent en SUV et portent une rollex, ne peuvent imaginer un prénom autre que classique. Et puis on a tous sa propre opinion sur les prénoms, non ?

Et vous, l'avez vous vu ? L'avez-vous aimé ?

1 commentaire:

  1. Je dois vivre dans une grotte (avec l'ADSL quand même ^^) parce que je n'ai vu/entendu Bruel ni à la TV, ni à la radio. Il faut dire aussi que je ne regarde pas des masses la petite boîte :)

    J'ai vu la bande annonce et ça a l'air pas mal. De là à aller le voir au ciné je ne pense pas mais je me laisserai sans doute tenter en DVD :)

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