Le film We need to talk about Kevin est une adaptation d'un best-seller de Lionel Shriver, que je possède depuis longtemps, dont j'avais lu une ou deux pages, puis abandonné car en pleine révision. Et c'est tant mieux, ainsi j'ai découvert le sort des personnages, et j'ai pu me plonger dans le film sans comparer l’œuvre à l'adaptation. Et donc, me prendre une claque.
Attention, je raconte une grande partie du film, donc à ne pas lire si vous vous voulez ne pas savoir ! Le spectateur est amené à suivre le destin d'une femme, jouée par l'impressionnante Tilda Swinton - dont la vie va s'effondrer en une fraction de seconde. On la retrouve deux ans après, transformée en zombie. Sa vie est devenue un vrai un cauchemar, et elle tente péniblement de sortir la tête de l'eau. La réalisatrice, va à coup de flashback nous raconter l'histoire de cette femme, dont l'histoire est intimement liée à sa progéniture.
C'est une femme intelligente, indépendante, éprise de liberté que le spectateur découvre au début du film, elle a parcouru le monde entier, s'est laissé porter (littéralement) par les autres cultures. Mais elle croise l'amour à New York et va perdre son identité, celle d'une nomade au profit d'une vie rangée, de femme mariée et mère dans une banlieue, dans une maison qu'elle déteste. La réalisatrice va alors nous plonger, par bribes dans le quotidien de cette femme, dont la vie va se résumer à un jeu de massacres avec un seul adversaire, son fils, Kevin. Il aura tous les âges à l'écran, 3 ans, 6 ans puis 15 ans. Leur relation est une épreuve de force quotidienne, un jeu destructeur entre le fils et la mère.
On ignore d'où vient son comportement, le baby-blues (ou dépression post-partum) aurait-il définitivement coupé ce lien invisible entre une mère et son enfant ? Kevin serait-il autiste ? Il ne parle pas, ne joue pas. Il réagit pourtant facilement à la présence de son père, mais avec sa mère, aucun lien, aucun échange. Toujours ce même regard, vil. Aucune affection, la mère se sent coupable de ne pas réussir à établir de lien avec son enfant, et celui-ci prend plaisir à lui faire mal.
Ces scènes virent au massacre, et difficile pour le spectateur, de ne pas avoir dans ces yeux d'enfant le visage du diable. La famille vient pourtant s'agrandir, et Kevin "doit s'habituer à sa petite sœur, sinon l'aimer" comme sa mère avec lui, selon ses propres mots. La petite sœur est un ange, un bol d'air frais, dans cette maison, peu décorée, qui joue les antres de l'enfer.
Kevin a grandi, sa seule passion : le tir à l'arc. Il partage ses loisirs avec son père, toujours totalement admiratif de son fils. Incapable depuis la naissance de son fils, de répondre à la demande perpétuelle de son épouse "we need to talk about Kevin". L'époux refuse de voir la réalité et d'admettre cette terrible vérité, il refuse d'ailleurs toute plainte de sa femme et lui reproche son attitude envers Kevin. En totale admiration devant son fils, il reste aveugle à la morbide et violente évolution de son fils, dont le comportement rappelle celui d'un psychopathe.
Attention, je raconte une grande partie du film, donc à ne pas lire si vous vous voulez ne pas savoir ! Le spectateur est amené à suivre le destin d'une femme, jouée par l'impressionnante Tilda Swinton - dont la vie va s'effondrer en une fraction de seconde. On la retrouve deux ans après, transformée en zombie. Sa vie est devenue un vrai un cauchemar, et elle tente péniblement de sortir la tête de l'eau. La réalisatrice, va à coup de flashback nous raconter l'histoire de cette femme, dont l'histoire est intimement liée à sa progéniture.
C'est une femme intelligente, indépendante, éprise de liberté que le spectateur découvre au début du film, elle a parcouru le monde entier, s'est laissé porter (littéralement) par les autres cultures. Mais elle croise l'amour à New York et va perdre son identité, celle d'une nomade au profit d'une vie rangée, de femme mariée et mère dans une banlieue, dans une maison qu'elle déteste. La réalisatrice va alors nous plonger, par bribes dans le quotidien de cette femme, dont la vie va se résumer à un jeu de massacres avec un seul adversaire, son fils, Kevin. Il aura tous les âges à l'écran, 3 ans, 6 ans puis 15 ans. Leur relation est une épreuve de force quotidienne, un jeu destructeur entre le fils et la mère.
On ignore d'où vient son comportement, le baby-blues (ou dépression post-partum) aurait-il définitivement coupé ce lien invisible entre une mère et son enfant ? Kevin serait-il autiste ? Il ne parle pas, ne joue pas. Il réagit pourtant facilement à la présence de son père, mais avec sa mère, aucun lien, aucun échange. Toujours ce même regard, vil. Aucune affection, la mère se sent coupable de ne pas réussir à établir de lien avec son enfant, et celui-ci prend plaisir à lui faire mal.
Ces scènes virent au massacre, et difficile pour le spectateur, de ne pas avoir dans ces yeux d'enfant le visage du diable. La famille vient pourtant s'agrandir, et Kevin "doit s'habituer à sa petite sœur, sinon l'aimer" comme sa mère avec lui, selon ses propres mots. La petite sœur est un ange, un bol d'air frais, dans cette maison, peu décorée, qui joue les antres de l'enfer.
Kevin a grandi, sa seule passion : le tir à l'arc. Il partage ses loisirs avec son père, toujours totalement admiratif de son fils. Incapable depuis la naissance de son fils, de répondre à la demande perpétuelle de son épouse "we need to talk about Kevin". L'époux refuse de voir la réalité et d'admettre cette terrible vérité, il refuse d'ailleurs toute plainte de sa femme et lui reproche son attitude envers Kevin. En totale admiration devant son fils, il reste aveugle à la morbide et violente évolution de son fils, dont le comportement rappelle celui d'un psychopathe.
Les flashbacks vous replongent dans le présent, et si l'on sait avant que tout va basculer, on doit assister au quotidien de cette "non vie" du personnage de Tilda Swinton, qui rejetée par la société, doit sans cesse affronter la haine, les regards et la violence des habitants. Recluse dans une vieille bicoque, elle passe des heures à se remémorer sa jeunesse. La réalisatrice filme magnifiquement cette solitude. Tilda Swinton arrive à jouer chaque émotion, elle est perpétuellement sur le fil du rasoir.
D'autres scènes fortes sont lorsqu'elle rend visite à son fils, en prison. La caméra filme deux êtres, séparés par un acte indicible, enfermés dans leur malheur. Ils ne se regardent pas, pas un mot n'est prononcé.
Ces scènes de flashback sont comme des coups de poing, et lorsque au milieu du film, l'histoire nous rattrape enfin - on la voit avoir peur pour ce fils qui n'a jamais su avoir un geste tendre envers elle, elle réagit comme une mère, et c'est pour découvrir que c'est lui, l'auteur de ce massacre.
Je ne mentirai pas, j'étais dans une petite salle - et mon "voisin" n'a pu s'empêcher de faire des "oh" et des "ah" d'horreur et de sursauter, à chaque fois que l'on voyait Kevin brandir son arme. La scène ne montre que lui, et sa mère détruite. J'ignorais alors la suite, il y a en une.
Kevin (as a toddler, a kid and a teen) and his mom |
Mais où la réalisatrice, réussit un vrai tour de force, c'est de basculer entièrement la tendance. Alors que ces deux êtres semblent se haïr depuis leur première rencontre, alors que l'enfant a tout brisé, une petite graine semble germer dans l'esprit de sa mère. Elle reprend peu à peu goût à la vie. Elle finit par voir une sorte de lumière, des gestes de tendresse humaine ci et là, une confiance, et finalement l'envie de vivre.
Et puis, quand on revoit leurs derniers moments ensemble dans cette maison, on peut déceler alors tout l'amour qu'elle porte à cet enfant, qui ne communique que par la violence. Une scène forte du film est lorsqu'elle est, une fois seulement, violente physiquement avec lui. Kevin caresse souvent cette cicatrice au bras, mais en prison, il lui dit merci pour l'avoir puni. Kevin a grandi persuader que sa mère ne l'aimait pas, incapable d'exprimer ses émotions, il va en faire son pire ennemi, afin d'établir une relation - même si elle basée sur la violence.
Il a besoin de sa mère, une seule fois, on le verra enfant, aller vers elle. Tout devient clair et limpide pour le spectateur, sans discours, sans sous-titres. J'ai aussi compris qu'il n'aimait pas son père, malgré tout l'amour et la dévotion que celui-ci porte à son fils. Mais il ne lui apporte ni autorité, ni repères, et Kevin finit par le mépriser. Ce fameux jour, Kevin aurait pu tuer sa mère. Il ne l'a pas fait.
J'avais au départ cru que son acte entier était destiné à la détruire, mais en fait, il l'a sauvée, toujours avec cet espoir fou, de pouvoir enfin se rapprocher d'elle. Il s'agit de ma propre interprétation, peut-être ai-je tout mal compris ! Il faut dire que pendant la moitié du film Kevin et sa plus jeune version font réellement peur au spectateur !! L'acteur Ezra Miller m'a complètement chamboulée, comme sa version plus jeune Jasper Newell. Ces deux enfants ont un regard noir et sombre, la révélation cinématographique de l'année. Impossible de détacher mes yeux de son regard, et la réalisatrice arrive à nous faire faire l'impensable, ressentir envers lui de l'amour, de la compassion. On voit peu à peu l'être humain, enfermé dans un carcan, tentant l'irréparable pour en sortir.
Son armure cassée, il va alors laisser une chance, à cette mère, qui a fait le même parcours en sens inverse, d'aller vers lui, et je vous avoue que cette scène est la scène la plus forte que j'ai vue en plusieurs années de cinéma, elle me hante.
Un film, à voir, absolument.
Son armure cassée, il va alors laisser une chance, à cette mère, qui a fait le même parcours en sens inverse, d'aller vers lui, et je vous avoue que cette scène est la scène la plus forte que j'ai vue en plusieurs années de cinéma, elle me hante.
Un film, à voir, absolument.
Samedi je lis le mag de ma ville et j'apprends que le cinéma qui devait être déplacé dans le théâtre d'à côté le temps de gros travaux ne le sera pas après la découverte d'amiante dans le théâtre argghhhhh
RépondreSupprimerTu me donnes envie d'aller voir le film mais ce n'est pas au multiplex que je le trouverai!
Désolée ! J'ai la crève, alors je passe mon temps au lit. Pour ta demande, sache qu'il a fallu effectivement que j'aille dans mon petit ciné indépendant pour le voir. Mais cela valait la peine !
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