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07 février 2011

The King's Speech (Le Discours d'un Roi)

Je suis allée voir "The King's Speech" (Le Discours d'un Roi) ce week-end au cinéma, le film nominé douze fois aux Oscars, était diffusé au troisième étage, dans une des salles moyennes du cinéma ; les deux plus grandes étant réservées au dernier film de Dany Boone.  Douze nominations ne suffisent donc pas, fort heureusement il était diffusé en version originale.

J'étais curieuse de voir Colin Firth remporter des prix d'intérprétation pour son rôle du Roi George VI, héritier du trône après l'abdication soudaine de son frère ainé en 1937. Il est nominé pour l'Oscar du Meilleur Acteur et avant de voir le film, je ne comprenais toute cette agitation autour de lui. Et puis j'ai vu le film, et j'ai compris.

Le film raconte l'histoire véridique du Prince Albert (surnommé "Bertie"), deuxième héritier du trône du Royaume-Uni (plus de 38 colonies à l'époque) après son frère ainé, le Prince Edouard (un discret mais génial Guy Pearce).

Bertie est le deuxième fils, dans une fratrie de six enfants qui a un sérieux handicap : il est bègue. Toute sa vie, il a donc évité de prendre la parole, et les rares fois où il a du prononcer des discours, ce fut un enfer. La première scène du film s'ouvre sur un de ses discours célèbres (dans les années 20) où devant un parterre de personnalités venues célébrer le Commonwealth, il n'arrive pas à articuler deux mots. Son épouse, Élisabeth, mère de leurs deux filles, (Élisabeth et Margaret) le soutient du mieux qu'elle le peut, et décide de prendre l'attache d'un orthophoniste aux méthodes peu orthodoxes, un australien acteur raté, Lionel Logue.

Leur collaboration sera longue, compliquée, interrompue, puis devenue soudainement indispensable lorsque son frère ainé Édouard, devenu le Roi Edouard VIII à la mort de leur père George V en 1936 décide d'abdiquer (cf. photo à gauche) afin de pouvoir épouser Wallys Simpson, une roturière américaine deux fois divorcée.
Je connaissais cette histoire peu ordinaire mais ici j'ai découvert que ce couple était loin de ressembler à deux tourtereaux. Ce fut le gouvernement Britannique qui décida d'évincer le Roi, en lui refusant l'union avec cette femme "de mauvaise vie".  Bertie se retrouvait donc subitement Roi - le Roi George VI malgré lui.

George V, Édouard et Bertie, Édouard VII
J'ai découvert une page d'histoire méconnue, curieuse je suis allée ensuite sur Internet et j'ai pu vérifier que ce qui est dit sur son enfance est véridique. J'ai aussi découvert que Bertie avait également une sœur et deux frères plus jeunes (le troisième est cité dans le film, décédé à l'âge de 13 ans).

Ces deux plus jeunes frères sont cités au générique, or à part la scène où le Roi George V décède, et où toute sa famille est autour de lui - je ne me souviens pas les avoir vus. J'ai cru honnêtement pendant le film que le famille se réduisait à trois frères, j'avoue que j'aurais aimé que Bertie, lors de ses conversations évoque ces autres frères. Suis-je la seule ? 


Mais je m'égare, Colin Firth mérite-t-il un Oscar ?  Oui - j'ai trouvé le film réjouissant, un vrai moment de bonheur, Colin Firth sait jouer toutes les émotions. Ces scènes de colère sont extraordinaires - il peut être extrêmement froid et violent, puis doux, effacé et émouvant. Sa collaboration avec un Geoffrey Rush (parfait) est magnifique, ces deux hommes que tout oppose deviennent de formidables alliés. L'humour du personnage de Lionel Logue est délicieux.

Le film n'est pourtant pas exceptionnel mais j'avoue que j'ai été soudainement submergée par l'émotion, bizarrement pas lors du fameux discours (celui d'entrée en guerre contre l'Allemagne) mais avant lorsqu'on voit le Roi se préparer  à son couronnement.  Un Roi qui sait parfaitement décrire sa situation : il ne peut prendre aucune décision politique (le Prime Minister et son gouvernement le font) mais reste l'homme sur lequel le peuple Britannique se repose.

A noter l'interprétation sans faille d'Helena Bonham Carter, en tant qu'épouse dévouée du Roi - j'ai été à la fois surprise de voir qu'elle avait obtenu une nomination à l'Oscar (elle est parfaite, il n'y a rien à redire dessus) mais parce que son rôle est vraiment secondaire, on la voit beaucoup mais on l'entend peu. Sa présence est néanmoins essentielle, elle est le lien entre les deux hommes. Son accent, sa prestance, elle est toujours aussi douée.  Décidément, les costumes lui vont à ravir. J'adore cette actrice depuis ses premiers rôles (dans "A room with a view" (Une chambre avec vue), puis "Lady Jane" et"Maurice", plus récemment dans "Fight club" et les films de Tim Burton). 

Alors je comprends mieux maintenant pourquoi ce film a remporté plusieurs nominations. Les critiques lui reprochent d'être "prévisible", ce n'est pas un film "culte" (je pense à Fight Club). Il ne bouleverse pas le cinéma. C'est juste l'histoire d'un homme qui a du s'adapter à ses nouvelles fonctions et surmonter son handicap. Mais j'ai aimé.


Le vrai couple royal

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