Après avoir lu "Elle s'appelait Sarah", j'avais acheté en poche "Boomerang" en croyant le lire aussi rapidement et avec autant de plaisir que le premier. Mais ce fut loin d'être le cas.
Quatrième de couverture :
Sa sœur était sur le point de lui révéler un secret... et c'est l'accident. Elle est grièvement blessée. Seul, l'angoisse au ventre, alors qu'il attend qu'elle sorte du bloc opératoire, Antoine fait le bilan de son existence: sa femme l'a quitté, ses ados lui échappent, son métier l'ennuie et son vieux père le tyrannise. Comment en est-il arrivé là? Et surtout, quelle terrible confidence sa cadette s'apprêtait-elle à lui faire? Rattrapé par le passé, Antoine Rey vacille. Angèle, une affriolante embaumeuse, lui apportera une aide inattendue dans sa recherche de la vérité. Entre suspense, comédie et émotion, Boomerang brosse le portrait d'un homme bouleversant, qui nous fait rire et nous serre le cœur.
Sa sœur était sur le point de lui révéler un secret... et c'est l'accident. Elle est grièvement blessée. Seul, l'angoisse au ventre, alors qu'il attend qu'elle sorte du bloc opératoire, Antoine fait le bilan de son existence: sa femme l'a quitté, ses ados lui échappent, son métier l'ennuie et son vieux père le tyrannise. Comment en est-il arrivé là? Et surtout, quelle terrible confidence sa cadette s'apprêtait-elle à lui faire? Rattrapé par le passé, Antoine Rey vacille. Angèle, une affriolante embaumeuse, lui apportera une aide inattendue dans sa recherche de la vérité. Entre suspense, comédie et émotion, Boomerang brosse le portrait d'un homme bouleversant, qui nous fait rire et nous serre le cœur.
Du suspense, de la comédie et de l'émotion nous annonce son éditeur, je n'ai retrouvé aucun des trois. L'intrigue est pourtant intéressante, le premier chapitre donne envie de lire le deuxième, mais très rapidement c'est l'ennui qui l'a emporté. Je n'ai pas lâché le livre, j'ai aimé quelques chapitres (ceux du milieu) pour très vite m'ennuyer de nouveau fermement, mais j'ai lu le livre jusqu'au bout, en espérant que ce sentiment serait contredit.
Le style est simple, l'histoire aussi. Tatiana de Rosnay aime les secrets de famille, comme dans son premier livre, elle choisit son personnage principal âgé d'une quarantaine d'années (dans l'autre c'était une femme, jouée magnifiquement au cinéma par Kristin Scott Thomas), dont le couple s'est défait (même chose), et issu d'une grande famille française bourgeoise (idem). Et subitement, un secret de famille refait surface, renversant tout sur son passage.
Qu'elle choisisse toujours les mêmes thèmes, pourquoi pas - or je n'ai pas accroché à ce secret, premièrement parce que les mystérieuses lettres que la mère du héros écrit à son amant - j'ai rapidement, très rapidement deviné à qui elles étaient destinées. Les tournures de phrases, l'omission des pronoms personnels, des noms d'amour - j'ai très vite su que l'amant était une femme. Soit. Ma faute, mais le choix de l'auteur de faire parler les enfants (adultes à présent) de leur mère, sans jamais utiliser de noms affectifs (comme maman), créé une telle distance qu'il m'a été impossible de la voir autrement que comme un personnage lointain, sans réelle existence. Impossible de m'identifier à cette femme amoureuse, ou d'éprouver de la sympathie pour ses enfants orphelins.
Le style est simple, l'histoire aussi. Tatiana de Rosnay aime les secrets de famille, comme dans son premier livre, elle choisit son personnage principal âgé d'une quarantaine d'années (dans l'autre c'était une femme, jouée magnifiquement au cinéma par Kristin Scott Thomas), dont le couple s'est défait (même chose), et issu d'une grande famille française bourgeoise (idem). Et subitement, un secret de famille refait surface, renversant tout sur son passage.
Qu'elle choisisse toujours les mêmes thèmes, pourquoi pas - or je n'ai pas accroché à ce secret, premièrement parce que les mystérieuses lettres que la mère du héros écrit à son amant - j'ai rapidement, très rapidement deviné à qui elles étaient destinées. Les tournures de phrases, l'omission des pronoms personnels, des noms d'amour - j'ai très vite su que l'amant était une femme. Soit. Ma faute, mais le choix de l'auteur de faire parler les enfants (adultes à présent) de leur mère, sans jamais utiliser de noms affectifs (comme maman), créé une telle distance qu'il m'a été impossible de la voir autrement que comme un personnage lointain, sans réelle existence. Impossible de m'identifier à cette femme amoureuse, ou d'éprouver de la sympathie pour ses enfants orphelins.
Je n'ai pas du tout aimé le personnage principal, Antoine Rey. Le fait qu'il soit un mauvais père, ou un homme égoïste ne me gêne pas, je crois que cela vient de l'auteur. Parfois j'ai des doutes en lisant des personnages masculins créés par des femmes écrivains. J'avais détesté le personnage de la Consolante d'Anne Gavalda - j'avoue que si son plan était d'énerver ses lectrices, c'était un pari réussi. Un homme tellement égoïste qu'il résumait à lui seul toutes les théories féministes de ces trente dernières années.
J'ai l'impression qu'ici, dans "Boomerang", on me décrit un personnage masculin en 2D et pas en 3D. Autant, le psyché du héros d'Anne Gavalda était égocentrique, énervant, démagogue autant il était consistant, décrit avec une réelle profondeur - autant ici l'homme est réduit à deux éléments : une vision de la femme purement maternelle (sa maitresse ou son ex), et son obsession pour le sexe. Plusieurs scènes du livre m'ont ainsi semblées trop stéréotypées.
Aucune femme ne semble trouver grâce à ses yeux si physiquement elle ne l'excite pas, même les adolescentes l'obsèdent. Une vision finalement assez réductrice de l'homme. Le personnage traverse une crise, mais ne vit pas de vraie remise en cause de son existence, aucune question existentielle.
Non, c'est juste un homme qui ne se remet pas d'avoir été quitté - les rôles sont donc inversés. Je pense ainsi à Cachou, qui porte dans ses lectures une attention particulière au féminisme, ici j'ai trouvé que l'homme était victime d'une vision entachée de mysandrie : les femmes seraient plus fortes que les hommes (elles les quittent, ou sont des amazones (la maitresse) ou des lesbiennes). L'homme est une victime. Il n' a plus de libre-arbitre, il est victime de son sexe.
Je ne rêvais pas d'un héros héroïque, ni parfait, mais réduire un homme à si peu - m'a dérangé. Est-ce le choix volontaire de l'auteur ? J'ai donc pour résumé trouvé le personnage trop primaire et les autres personnages stéréotypés. Sans profondeur, voilà c'est ce qui a toujours manqué aux personnages. Je n'avais pas du tout ressenti ça en lisant "Elle s'appelait Sarah", où ses personnages traversaient également une période de crise. Ici, la famille bourgeoise est trop caricaturale, le héros encore architecte, les ados toujours immatures, boutonneux et ingérables. A l'opposé de son premier roman.
Enfin, dernier point non négligeable, je suis Nantaise et j'ai failli m'étrangler en lisant le livre. Au deux-tiers, on apprend que lorsque son amante rentre chez elle à Clisson (elle travaille, on l'apprend au début du livre près de Nantes, à l'hôpital du Loroux-Bottereau - tous ces lieux existent, Clisson est une ville médiévale à mi-chemin entre Nantes et Clisson) elle rentre en Vendée ! Quoi ? Nantes , Clisson et le Loroux-Bottereau en Vendée ??? Mon sang n'a fait qu'un tour. Alors oui, Tatiana de Rosnay est parisienne, de surcroit franco-anglaise mais que son éditeur, tous ses amis qu'elles remercient à la fin de son livre, sa correctrice, etc. que personne n'ait vu cette erreur me dérange beaucoup. A l'heure de Google, quiconque aurait pu rectifier cela. Beaucoup d'auteurs choisissent de placer leurs romans dans des lieux qu'ils ne connaissent pas mais en choisissant des lieux réels ils font attention à ces détails, ils font attention à leurs lecteurs. Ici par exemple, elle raconte avec détail leurs vacances à Noirmoutier, le passage du Gois (qui là se situe bien en Vendée).
The disappearing road - le passage du Gois à Noirmoutier (en Vendée, elle) |
Je sais que pour un lecteur d'un autre coin de la France, cela ne semble pas important mais j'imagine la tête d'un Marseillais en apprenant qu'il habite dans les Pyrénées Orientales ou que les Lyonnais résident en Isère. Et l'erreur est plusieurs fois répétée.
Je comprends mieux pourquoi ma mère (à qui je l'avais offert) a arrêté de le lire à la moitié. Pourtant je ne renie pas que l'intrigue était bien choisie, l'idée d'un amour féminin était excellente, mais je n'ai jamais accroché ni ai été emportée par l'histoire. Et je déteste ça, surtout que j'avais aimé le premier roman.
tu analyses très bien, je pense que je n'aimerais pas du tout ce roman ! je n'aime pas trop les histoires familiales en milieu bourgeois. Et que les écrivaines ne connaissent pas les hommes, ça ne m'étonne pas non plus
RépondreSupprimerMerci, mon avis est tout à fait subjectif et personnel, j'avais beaucoup aimé son premier roman. D'autres personnes l'ont sûrement aimé puisqu'il s'est bien vendu.
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